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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 01:57

nuage-cumulonimbus

De plus en plus de dossiers commencèrent à être soustraits à notre analyse. On nous les présentait en 5 mn en bureau municipal à 23h, pour information, quelquefois pour avis immédiat. Certaines décisions étaient carrément prises dans le dos des élus délégués. Enfin, on laissait des élus bosser plusieurs semaines ou plusieurs mois avec les services, leurs groupes de travail et leurs commissions, sur des projets donnés, avant de les enterrer sans concertation. En fait, tout ce qui n'était pas initié "au donjon" était systématiquement écarté.

Le process de décision démocratique, tel qu'il était prévu et organisé au sein de notre groupe et de la mairie, était incontestablement détourné. Ce processus n'avait pourtant rien d'original : on part du programme présenté à la population, l'élu délégué prend en charge un dossier correspondant à sa délégation, il fait plancher les services communaux dessus, crée un groupe de travail sur le sujet avec d'autres élus, des habitants de la commune et des spécialistes. Une fois que ce groupe de travail a terminé ses réflexions, le résultat est présenté en commission (qui ne comprend que des élus, y compris de l'opposition) qui émet un avis. Cet avis est expliqué au bureau municipal (le maire et ses 8 adjoints) qui est l'instance de décision. Une fois la décision prise, elle redescend vers tous les élus du groupe majoritaire pour information. Elle peut ensuite être transformée en délibération si nécessaire et passer au vote en conseil municipal pour enregistrement.

On voit bien que ce processus est lent, mais il permet une vraie concertation, une véritable implication de tous les élus (adjoints comme simple conseiller) et respecte les droits de l'opposition en les intégrant au plus tôt dans le groupe de travail ou au plus tard dans la commission.

Mais au cours de ces 6 mois (printemps et été 2009), ce cheminement fut de plus en plus court-circuité. C'est à ce moment-là que grâce à internet, les élus mécontents ont commencé à s'exprimer. Au début, on est tout seul à ronchonner dans son coin : "pourquoi on me bloque ce dossier ?" ou "comment se fait-il que ce projet apparaisse de nulle part ?". Et puis bientôt, au hasard d'un mail, c'est un autre élu qui vous confie ses états d'âme, puis un autre, et encore un autre. On s'aperçoit alors que le dysfonctionnement est général. Et là, on commence à se poser des questions. Il ne faut plus qu'un détonateur pour que le temps vire à l'orage. Mais c'est une autre histoire...

Didier Jacobée

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